La Princesse aux Mots Magiques – 7. La Magie des Mots Dansants

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Mathilde se tenait toujours devant son château de pâtisserie, sentant tous les regards posés sur elle. Brouillamot pesait lourd sur son épaule, mais les paroles de Mimi résonnaient dans son cœur.

« Mes mots sont ma-ma-magiques, » se répéta-t-elle intérieurement.

Elle prit une grande inspiration, comme lorsqu’elle soufflait sur les bougies de son gâteau d’anniversaire. Puis, avec un petit sourire, elle commença à parler.

« J’ai fait ce châ-château avec ma ma-maman et mon pa-papa. »

Dès les premiers mots, de petites étincelles roses et dorées jaillirent de sa bouche, dansant dans l’air comme des lucioles enchantées. Quelques enfants ouvrirent grand les yeux, émerveillés.

Mathilde sentit une chaleur grandir dans sa poitrine. Elle continua, sa voix devenant un peu plus forte.

« Les tours sont en bi-biscuits à la va-vanille. Le pont est en cho-chocolat. »

À chaque syllabe répétée, les étincelles devenaient plus nombreuses et plus brillantes, formant maintenant un nuage scintillant au-dessus du château. Les enfants et les parents regardaient, bouche bée, ce spectacle inattendu.

Brouillamot s’agita nerveusement sur son épaule. Il devenait plus petit à chaque mot qu’elle prononçait.

« Et j’ai mis des pe-petits bonbons pour faire les fe-fenêtres, comme dans un vrai châ-château de princesse. »

Les étincelles magiques commencèrent à tournoyer autour du château, l’illuminant de mille feux. Un murmure d’admiration parcourut la salle.

Mathilde se sentait de plus en plus confiante. Ses mots dansaient, sautaient, s’emmêlaient parfois, mais chaque hésitation créait une nouvelle explosion de lumières colorées.

« Même si mes mo-mots dansent et sau-sautent, ils peuvent créer des cho-choses belles, » dit-elle avec un grand sourire.

C’est alors que quelque chose d’extraordinaire se produisit. Brouillamot, qui n’était plus qu’une petite boule grise, commença à changer. Sa couleur sombre s’éclaircit, devenant d’abord gris clair, puis argentée, et enfin multicolore comme un arc-en-ciel.

« Mathilde, » murmura-t-il d’une voix qui n’était plus sifflante mais douce et musicale, « tu as découvert le secret. »

« Quel se-secret ? » demanda-t-elle, surprise de voir la transformation de Brouillamot.

« Que les mots qui dansent ne sont pas brisés. Ils sont juste… plus vivants. »

Brouillamot n’était plus une créature effrayante. Il était devenu un petit nuage de couleurs vives qui flottait joyeusement autour de Mathilde.

« Je m’appelle en réalité Éclat-Mot, » dit-il. « Je suis le gardien de la magie des mots créatifs. J’étais triste parce que j’avais oublié ma vraie nature, tout comme toi. »

Les enfants s’étaient approchés, fascinés par le spectacle. Une petite fille aux tresses blondes demanda timidement : « Comment tu fais ces jolies lumières quand tu parles ? »

« C’est ma fa-façon spéciale de pa-parler, » répondit Mathilde. De nouvelles étincelles dansèrent, et la petite fille applaudit, enchantée.

Un garçon s’avança à son tour. « Ton château est super beau ! Tu m’apprendras à faire des gâteaux comme ça ? »

« Oui, je peux t’a-apprendre, » sourit Mathilde.

Soudain, tous les enfants voulaient parler à Mathilde, voir sa magie des mots, et en apprendre plus sur son magnifique château. Sa maman et son papa la regardaient avec des yeux brillants de fierté et d’amour.

La maîtresse s’approcha et posa doucement sa main sur l’épaule de Mathilde. « Tu viens de nous montrer quelque chose de très important, Mathilde. Chacun de nous parle différemment, et c’est cette différence qui rend le monde plus beau. »

Éclat-Mot dansait maintenant au-dessus de la tête de Mathilde comme une couronne étincelante. « Je resterai avec toi, » promit-il. « Non plus pour te faire peur, mais pour t’aider à voir la magie dans tes mots dansants. »

Ce jour-là, Mathilde ne gagna pas seulement le concours de pâtisserie. Elle gagna aussi des amis, et surtout, elle découvrit que sa voix, avec ses hésitations et ses répétitions, n’était pas un défaut à cacher mais un don à partager.

Et quand elle rentra chez elle ce soir-là, main dans la main avec sa maman et son papa, Mathilde savait qu’elle était vraiment une princesse – la Princesse aux Mots Magiques, dont la voix spéciale pouvait créer des merveilles que personne d’autre ne pouvait faire.

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